Lorsqu’un fonds de commerce change de mains, les conséquences ne sont pas seulement juridiques ou financières. Les salariés de l’entreprise sont également directement concernés par cette opération. Ce transfert d’activité implique des obligations spécifiques pour le cédant et le cessionnaire, notamment en ce qui concerne les contrats de travail et la représentation du personnel. Ces aspects doivent être anticipés pour éviter des contentieux et garantir une transition fluide.
Le transfert des contrats de travail dans le cadre d’une cession de fonds de commerce est une obligation légale imposée par l’article L.1224-1 du Code du travail. Cela garantit que les salariés restent protégés malgré le changement d’employeur. Cette règle est impérative et ne peut être contournée par une convention.
Exemple pratique :Lorsqu’une boulangerie est vendue, les employés travaillant dans ce commercecontinuent leur activité avec le nouveau propriétaire, sans qu’une nouvelleembauche ne soit nécessaire.
Toutefois, certains ajustementspeuvent être nécessaires :
Le contrat de cession peut prévoir une répartition des charges liées aux salariés. Par exemple, le cédant reste responsable des indemnités de congés payés dues avant la cession, tandis que le cessionnaire assume les obligations postérieures.
Dans les PME, les salariés doivent être informés de la cession au moins deux mois avant sa réalisation. Cette obligation leur permet, le cas échéant, de présenter une offre de rachat du fonds. Le non-respect de cette formalité peut entraîner des sanctions, comme une amende civile pouvant atteindre 2 % du montant de la vente. Les salariés sont soumis à une obligation de discrétion quant au projet de cession.
L’information des salariés doit être réalisée par tout moyen permettant d’apporter la preuve de sa réception, tel qu’une lettre recommandée avec accusé de réception, conformément à l’article L.141-23 du Code de commerce.
Bonne nouvelle cependant, la vente peut intervenir avant l'expiration du délai de deux mois dès lors que chaque salarié a fait connaître sa décision de ne pas présenter d'offre.
Focus juridique : Si l’entreprise dispose d’un Comité Social et Économique (CSE), celui-ci doit être consulté sur les impacts de la cession, notamment en matière d’emploi.
La représentation du personnel
Les représentants du personnel (membres du CSE, délégués syndicaux) conservent leur mandat après le transfert, à condition que l’entité transférée conserve son autonomie. En cas de transfert partiel ou si l’activité perd son indépendance, leurs mandats peuvent cesser, sauf en cas d’accord contraire.
Cas particulier : Cession partielle d’activités
Le transfert d’un représentant du personnel nécessite une autorisation préalable de l’inspection du travail, qui vérifie l’absence de discrimination et la conformité aux règles en vigueur.
Ces obligations légales et pratiques peuvent sembler complexes à gérer, mais elles sont essentielles pour garantir une cession sereine. Voici les étapes clés à anticiper pour sécurisercette transition.
Pour éviter les litiges, les parties doivent :
Exemple de clause dans un acte de cession :
« L’acheteur s’engage à reprendre les contrats de travail des salariés listés en annexe. Le vendeur conserve la charge des obligations nées avant la date de cession, notamment les indemnités de congés payés. »
La cession d’un fonds de commerce ne doit pas se limiter à des considérations économiques et juridiques. Les impacts sociaux sont cruciaux et exigent une attention particulière pour ne pas remettre en question la viabilité d'une cession. En respectant les obligations légales et en anticipant les situations spécifiques, le cédant et le cessionnaire s’assurent d’une transition harmonieuse en maitrisant les impacts sociaux. Pour sécuriser vos démarches, faites-vous accompagner parun avocat spécialisé.
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